Bilan des demi-finales : Le Danemark et les Pays-Bas se disputeront le titre

Si le Danemark a dû patienter jusqu’à la séance de penalty face à une Autriche dominatrice pour l’emporter (0-0, 3-0 t.a.b), les Pays-Bas n’ont fait qu’une bouchée de l’Angleterre (3-0). Les deux pays disputeront la première finale de leur histoire à l’Euro, dimanche, à 17h00.

 

 

 

 

Danemark – Autriche : 0-0 (3-0 t.a.b)

Il aura fallu attendre longtemps aux fans pour connaître le nom du premier finaliste de cette édition 2017. Après 120 minutes d’un combat acharné, le Danemark a enfin brisé la malédiction et n’a pas concédé son sixième revers en 6 demi-finales. Face à une Autriche épuisée (mentalement ?) et physiquement, qui n’a pas inscrit un seul tir au but lors de la séance décisive, les Danoises l’ont emporté (3-0), afin d’accéder pour la première fois de leur histoire en finale de l’Euro. La partie entre le Danemark, qui venait de sortir le sextuple champion en titre allemand avant ce tour, et les Autrichiennes, première nation à atteindre ce niveau de la compétition en tant que novice depuis les Pays-Bas en 2009, a tenu toutes ses promesses et s’est révélée très serrée. D’où un engagement physique poussé à son paroxysme, en témoigne les nombreux temps de repos observés tout au long de la partie après un coup reçu par une ou plusieurs joueuses et la sortie sur blessure de Nicole Billa après 39 minutes de jeu.

Le début de la rencontre était animé et à la hauteur de l’attente suscitée par le parcours de ces deux équipes. Dès la 6ème minute, sur corner, Burger ouvrait les hostilités d’une frappe consécutive à une belle combinaison autrichienne, mais Nielsen venait suppléer sa gardienne sur sa ligne. Le Danemark répondait par sa seule joueuse vraiment efficace et dangereuse dans le premier acte, Pernille Harder, deux minutes plus tard. Après un contre-attaque de plus de 50 mètres qu’elle avait initié, la joueuse de Wolfsburg se retrouvait en position de frappe dans la surface, bien qu’au contact d’une défenseure adverse. Elle s’écroulait mais madame Kateryna Monzul ne bronchait pas. Puis l’Autriche obtenait un penalty (11′) suite à une main de Kildemoes sur une frappe d’Aschauer, encore suite à un corner. Mais Puntingam frappait au-dessus du but. L’Autriche a laissé le ballon à son adversaire en première mi-temps (60% de possession pour le Danemark) mais s’est montrée plus dangereuse, faisant preuve comme depuis le début de la compétition d’un état d’esprit combattif, et d’une maîtrise collective bien meilleure. En face, les joueuses de Nils Nielsen pressaient haut pour empêcher les Autrichiennes d’accélérer le jeu et créer le danger, mais hormis cette frappe sur la barre de Troelsgaard (20′), Zinsberger n’était pas plus inquiétée que cela.

Comme à son habitude, Nadia Nadim a beaucoup plus pesé sur la défense adverse en début de seconde période, et son jeu de tête a failli payer (53′), lorsque Troelsgaard prolongeait sa tête suite à un corner. Ce regain de forme, conjugué à une fatigue grandissante dans le camp adverse, permettait à Pernille Harder d’être servie en excellente position de frappe dans la surface autrichienne à l’heure de jeu, mais l’attaquante de Wolfsburg manquait le dernier geste. Puis l’intensité de la rencontre baissait petit à petit, l’Autriche souffrant beaucoup de l’activité de la capitaine danoise, pendant que Burger, Feiersinger et cie continuaient de pratiquer un jeu réfléchit, à la fois construit par de bons décalages sur des phases arrêtées et de bonnes balles en profondeur distribuées face au jeu. Mais ni le deuxième acte, ni les prolongations ne permettaient de départager les deux équipes. Déjà poussées au bout des prolongations face à l’Espagne, quatre jours plus tôt, les joueuses de Dominik Thalhammer tiraient la langue, concédant de nombreuses occasions (91′, 106′, 109′, 113′). Avant de totalement lâcher le match, en poursuivant dans la direction prise par Puntingam en première mi-temps, mais aussi stoppées à deux reprises par Petersen. « C’est très dur pour nous. C’est génial d’être en demi-finale pour notre premier tournoi, en encaissant un seul but en cinq matches mais aujourd’hui, on était si proches de la finale et on a raté quatre penaltys. On n’a pas livré notre meilleure partie, mais globalement, on a fait un bon tournoi », regrettait Dominik Thalhammer en conférence de presse. Le rêve a déjà été bien assez beau pour son équipe, que l’on ne voyait pas à un tel niveau, comme son adversaire du jour, qui tentera de réaliser un véritable exploit dimanche, à 17h00, en finale.

Les compositions d’équipe :

Danemark : Petersen – Røddik (Sandjev, 45′), Sørensen, S. Larsen, Nielsen – Troelsgaard, Kildemoes (Thogersen, 52′), L. Jensen (Junge Petersen, 68′), Harder (C), Veje (Sorensen, 120′), Nadim.

Autriche : Zinsberger – Schiechtl, Wenniger, Kirchberger – Schnaderbeck (C), Puntigam (Pinther, 90′), Feiersinger, Aschauer – Zadrazil, Burger, Billa (Prohaska, 39′).

 

Pays-Bas – Angleterre : 3-0

Il faudra effectivement aux Danoises beaucoup de chance, de réalisme et surtout de solidité pour pouvoir rivaliser avec une équipe des Pays-Bas insurmontable. Surtout lorsqu’elle est portée par une foule aussi nombreuse qu’attendue (environ 27 093 spectateurs ce jeudi au FC Twente Stadion, nouveau record d’affluence pour un match féminin en Hollande), et que ses adversaires doivent, en plus de supporter le poids d’une équipe toujours aussi dangereuse offensivement, évoluer dans un chaudron comme on en a vu à Enschede (où se jouera la finale dimanche). Meilleure attaque de la compétition, l’Angleterre n’a pas montré, dans le jeu, les mêmes qualités qu’elle avait étalées jusqu’alors.

Lucia Bronze a été très active, tant dans la finition que dans la distribution, mais dans l’ensemble, comme le reste de ses coéquipières, il lui a manqué ce qui faisait la force de l’Angleterre jusqu’ici : le réalisme, qui leur a coûté de nombreuses occasions (23′, 57′, 82′). A l’image d’une Jodie Taylor presque invisible durant la rencontre, les Lionesses se sont cassées les dents sur une défense néerlandaise solide, bien aidée aussi par l’arbitre (la Française Stéphanie Frappart), comme lors de ce penalty non sifflé sur Bronze (72′). Mais les Oranje, sous les clameurs de tout un peuple, avaient déjà fait le break. Pauvre en occasion franche en début de partie, la rencontre s’animait à la 21ème minute lorsque Viviane Miedema ouvrait le score de la tête. Martens initiait, comme d’habitude, l’offensive hollandaise en ouvrant d’une longue passe le flanc droit anglais à Jackie Groenen. L’attaquante d’Arsenal reprenait le ballon au deuxième poteau et inscrivait son deuxième but d’une belle tentative croisée (1-0, 21′). Jamais menée auparavant dans cet Euro, et sûrement touchée dans son orgueil, l’Angleterre réagissait dans la foulée sur corner. Bronze reprenait le ballon de la tête mais la capitaine batave Sherida Spitse, sur sa ligne, déviait le ballon sur son poteau.

Les joueuses de Mark Sampson, à nouveau très turbulent dans sa zone technique, se sont aussi heurtées à une portière adverse sur un nuage. Egalement à Arsenal, Van Veenendaal a sorti son plus beau match de la compétition au meilleur des moments. Solide dans les airs, elle a pris le meilleur sur l’armada britannique, bien supplée par sa capitaine qui la sauvait pour la deuxième fois de la rencontre sur sa ligne sur corner, à la 87ème minute.

Les Anglaises, qui ont usé du jeu long, ont aussi eu beaucoup de déchet dans leur jeu. C’est d’ailleurs ce qui leur valait d’encaisser un deuxième but juste après l’heure de jeu, lorsque l’expérimentée Fara Williams, titulaire à la place de Jill Scott, suspendue, transmettait benoitement le ballon à Siobhan Chamberlain, elle aussi titulaire à la place de Bardsley, blessée. Danielle van de Donk avait bien senti le coup et venait couper la trajectoire du ballon (2-0, 61′), venant de ce fait couronner son excellent match. Les Lionesses tentaient de réagir, mais en vain. La récompense tant attendue tendait les bras au pays hôte. En toute fin de rencontre, Martens venait ajouter la cerise sur ce gâteau, lorsque son centre, était contré dans son propre but par Bright (3-0, 90’+3). « Je suis déçu. J’ai dans les vestiaires 23 femmes dévastées. Elles ont beaucoup pleuré, tout comme le staff. Elles ont tout donné, elles n’auraient pas pu faire plus. Je suis vraiment fier de l’équipe », relatait Mark Sampson à la fin de la partie. La Montpelliéraine Anouk Dekker, pilier de la défense néerlandaise et impériale dans les airs ce jeudi, disputera bien la première finale de l’histoire de son pays à l’Euro. Et on voit mal comment les filles de Sarina Wiegman, dont l’équipe était attendue, pourrait laisser échapper une compétition qu’elle a survolé jusqu’ici. Dimanche, Nadia Nadim et son équipe tenteront de démontrer le contraire et ainsi de ternir une fête, qui, déjà, est magnifique.

Les compositions d’équipe :

Pays-Bas : Van Veenandaal – Van Luteren, Van Es, Van der Gagt (Zeeman, 69′), Dekker – Spitse (C), Van de Donk (Roord, 90’+1), Groenen – Van de Sanden (Jansen, 89′), Martens, Miedema.

Angleterre : Chamberlain – Bronze, Stokes, Hougton (C), Bright – Williams (Duggan, 67′), Moore (Carney, 76′), Nobbs, Kirby, White – Taylor.

Buts : Miedema (21′), Van de Donk (61′), Bright (90’+3, csc).

 

Crédits photos : UEFA.

 

 

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