Au Koweït, perdre est une victoire

Il existe des endroits dans le monde où il est moins facile pour les femmes de jouer au football. Des lieux où l’on ne regarde pas si telle ou telle est en forme. Dans certains pays, le simple fait de rentrer sur le terrain avec le maillot sur les épaules est un succès considérable. C’est le cas du Koweït, qui a gagné beaucoup malgré des défaites cuisantes.
Jouer contre la Palestine et encaisser 17 buts, c’est dur pour une équipe de football. Il s’agissait là du tout premier résultat des féminines du Koweït en 2010 lors de la Coupe d’Asie Occidentale féminine. La deuxième rencontre n’avait pas été plus heureuse, avec une défaite 7 à 0 contre les Émirats arabes unis.

En mars 2012, la sélection koweïtienne remporte la Coupe du Golfe, alors accueillie par le GUST (Gulf University for Sciences and Technology), face à l’Arabie Saoudite et au Bahreïn. Un signal fort, mais critiqué, notamment par le député Waleed al-Tabtabai dans la presse : « des femmes qui jouent au football, c’est inacceptable. C’est contraire à la nature humaine et aux bonnes moeurs. Le gouvernement doit intervenir et abandonner ce tournoi.« 


 

Prise de conscience


L’équipe féminine du Koweït continue sa route pour une série de rencontres amicales, une nouvelle série de larges défaites, avant de prendre part aux éliminatoires de la Coupe d’Asie des nations 2014. La Jordanie (21-0), l’Ouzbékistan (18-0) et le Liban (12-1) ne font pas dans la tendresse, mais le premier but inscrit face au dernier prend l’apparence d’une belle lueur d’espoir.

Pourtant, l’équipe est dissoute dans la foulée. Néanmoins, la prise de conscience était déjà en marche. La Fédération locale, consciente de ses manques et convaincue par ses joueuses, a en fait opté pour une nouvelle stratégie, misant tout sur les sélections de jeunes, à partir des U-14.


« L’absence de championnat féminin au Koweït explique ces gros écarts, a analysé l’ancien sélectionneur Fahd Kamil sur le site de la FIFA. De plus, la plupart des joueuses ne sont entrées en sélection qu’à un âge tardif. Il faut davantage d’intérêt pour la sélection féminine, mettre en place un véritable championnat et des équipes de jeunes. Nos filles ont besoin d’un soutien moral et financier ainsi que de notre confiance, pour participer aux grandes compétitions« .

Le pays a ainsi eu la visite récente des responsables du développement du football féminin de l’AFC (Confédération asiatique de football), lesquels ont proposé un plan pour les cinq prochaines années. Parfois, l’important est vraiment de participer.

Crédits photos : FIFA / DR

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