Arras : Après la descente, la polémique Rioust

Pendant presque deux ans et demi, Claude Rioust a vécu un parcours du combattant sur le banc d’Arras. La relégation et le divorce désormais actés, le technicien héraultais a tenu à mettre certaines choses au point.

 

 

 

 

 

« Arras était loin de la réalité, et je m’en doutais un peu en signant dans ce club ». Claude Rioust, entraîneur arrageois depuis mars 2013, ne pensait peut-être pas se heurter à tels obstacles en signant dans le Pas-de-Calais. L’un des exemples parlants se passait notamment à l’entraînement, prévu quatre fois par semaine. Une session a failli être supprimée pour des raisons budgétaires. « Quand vous avez huit, dix, voire douze filles présentes à l’entraînement régulièrement à cause des emplois du temps de chacune, les séances deviennent compliquées ». Après près de deux ans et demi sur le banc d’Arras, Claude Rioust a été remercié par son club suite à la relégation en D2. « Arras est un club qui manque de structures, et il est peut-être monté trop vite en D1. Les dirigeants n’ont pas su enclencher une nouvelle étape après la montée, et le président n’a pas su déléguer ». Toutefois, le coach ne nie pas sa part de responsabilités : « J‘ai des torts, mais je pense avoir tout donné même si je découvrais le football féminin. Mon discours a probablement parfois été mal compris ».

 

Un entraîneur isolé 

Mais un mois après la fin de saison, Claude Rioust tient à mettre les choses au point. Le technicien héraultais reproche notamment au club de ne pas lui avoir accordé le stage de pré-saison, en juillet, dans le Languedoc-Roussillon pour lequel il avait pourtant trouvé des financements. « Nous voulions lui proposer un stage beaucoup plus près d’Arras et non pas dans le sud de la France, pour faire des économies », se défend Alain Grodziski, directeur de communication du club. Derrière, la reprise de l’entraînement a été tardive (fin juillet) et les blessures se sont enchaînées dès les premiers matches. S’en est suivie une saison cauchemard avec des départs en plein exercice à l’image de Ludivine Bultel.

En regardant dans le rétroviseur, Claude Rioust estime avoir été mis de côté. « Beaucoup de choses se sont faites dans mon dos. Des joueuses venaient aux matches alors que je ne les avais pas convoquées et la relation avec mon adjoint (René Devienne, imposé par le club) était de plus en plus compliquée ». Ou pas assez épaulé. « Sur les matches amicaux, j’étais souvent seul sur le terrain. Il n’y avait personne du club pour m’aider. Je sentais que quelque chose se passait, mais le président me disait de continuer de travailler alors qu’il n’avait même pas regardé mon projet sportif », déplore Rioust.
Le club utilise la lettre pour se défendre. « Il était clairement écrit dans son contrat qu’il ne serait pas reconduit si le club descendait en Division 2. Surtout pour des raisons économiques. La première chose qui a fait que nous nous sommes séparés de Claude, c’est le fait qu’on ne pouvait plus se payer un entraîneur à temps plein en division 2 », affirme Grodziski. Avant de rajouter : « Le principe est de dire « on a tourné la page claude Rioust ». Maintenant on peut essayer d’intenter toute forme de procès au club, la page est tournée ».

 

Le club veut tourner la page

Après le cycle Rioust et la relégation en D2, le club se doit de repartir sur un nouveau cycle. Le nouvel entraîneur, une figure du foot local, Daniel Kradwisk sera présenté officiellement ce vendredi au groupe de l’équipe première. Les jeunes U19 vont être fortement intégrées au groupe. Mais pour viser une future remontée dans l’élite, le club nordiste va devoir se renforcer : « On ne peut rien officialiser tant que les contrats ne sont pas signés, mais je peux vous affirmer que nous sommes en pourparlers avec d’anciennes Arrageoises, et nous nous attendons à leurs retours dont certaines qui sont parties cette année. Une gardienne de but pourrait arriver également. Le groupe sera reconduit à 80% », confie Grodziski. Malgré la fin de cette aventure difficile, Claude Rioust espère que « le club va repartir, se structurer à la base. Il y a des jeunes qui peuvent permettre à Arras d’être un club phare de la région ». Si le travail est bien fait, la porte de la D1 pourra s’entrouvrir à nouveau. De son côté, Claude Rioust pointera à Pôle Emploi au 1er juillet.

 

 

Crédit photo : olweb.fr

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