Anne-Laure Davy, la globe-trotteuse

Arrivée à Soyaux à la faveur du mercato hivernal, l’attaquante Anne-Laure Davy arrive en Charente pour sa première expérience du haut niveau en France, après plusieurs années passées à l’étranger, entre Etats-Unis et Angleterre.

 

 

 

 

 

Le 21 décembre dernier, Anne-Laure Davy s’engageait avec l’ASJ Soyaux. Une signature lors du jour le plus court de l’année, pour une joueuse qui, à 25 ans tout juste, a l’un des CV les plus longs en D1 féminine. « Chez Anne-Laure on a senti un potentiel », raconte Jean-Paredes, l’entraîneur des Soljadiciennes. Le haut niveau, la joueuse, décrite à son arrivée comme « polyvalente » mais qui se sent de son propre aveu plus à l’aise dans l’axe, l’a découvert de l’autre côté de la Manche, après un long périple.

 

Née en 1992, à Angers, elle grandit à La Jumellières, dans « une famille de sportifs », comme la décrit la principale intéressée. « J’ai débuté le foot en club à l’âge de 6-7 ans, même si je jouais bien avant ! Je suis issue d’une famille de quatre enfants avec trois frères, qui jouaient tous au foot, donc du coup pour moi jouer c’était un peu une évidence (sourire) », déroule-t-elle. Au sein de l’AS-Mauge, où elle évoluera en catégorie mixte jusqu’à 15 ans, elle s’adonne à sa passion avec plaisir, avant une première expérience mitigée au sein de la section féminine du FC Ingrandes. En parallèle, elle pratique la natation et l’athlétisme, auquel elle va finir par consacrer le plus clair de son temps, un peu « déçue » par la balle ronde. « Je trouvais ça plus lent, moins physique. Je n’arrivais pas trop à m’adapter au jeu féminin, vu que j’avais souvent joué avec les garçons. J’aimais surtout jouer avec eux parce que c’était les potes que j’avais à l’école ! », se remémore Davy.

 

Les USA, une expérience formatrice

Elle n’abandonne pourtant jamais l’idée de parcourir les rectangles verts à nouveau, ce qu’elle finira par faire… aux Etats-Unis, où elle sera repérée en 2013 par un entraîneur de Caroline du Sud, alors qu’elle finit sa licence éducation-motricité, commencée à l’IFEPSA (Institut de formation en éducation physique et sportive d’Angers). « L’idée de partir aux Etats-Unis m’est venue lorsque j’ai vu un match Etats-Unis – France, lors des Jeux Olympiques de 2012 où la France avait perdu 4-2 [en phase de poule, NDLR]. C’est un sentiment difficile à décrire, mais j’ai senti qu’il fallait que j’aille là-bas », raconte-t-elle. Après avoir obtenu sa bourse sportive grâce à l’athlétisme, c’est par le foot qu’elle va continuer, deux saisons, au sein du club de Limestone College, où elle étudie. Une période où les entraînements se multiplient : « J’ai vraiment adoré le système américain, basée beaucoup sur la préparation physique, notamment dans la pré-saison. On avait deux entrainements par jour en pleine saison et souvent, on avait 3 séances de prépa physique par semaine », se souvient la joueuse, avec une pointe de nostalgie.

 

Les Anglais et la folie du foot

Sa puissance physique, c’est d’ailleurs ce que louent pas mal de ses nouvelles coéquipières, comme Marie-Aurelle Awona, arrière soljadicienne : « Quand on a fait les tests physiques, elle était la première. Physiquement elle est vraiment au-dessus ». Davy va vite quitter les terres de l’Oncle Sam en 2015, pour rejoindre le Pays de Galles et Cardiff, afin de conclure son master, mais surtout pour découvrir la Ligue des Champions. Elle disputera en effet les barrages avec les « Mets », qui finiront à la quatrième place d’une poule où seul le premier obtient le graal. « Je n’étais pas déçue mais frustrée car je n’aime pas perdre. Les filles de Medyk Konin [club polonais], qui ont gagné en phase de Ligue des Champions ont joué contre l’Olympique Lyonnais donc oui, c’était dommage !». Après avoir remporté le championnat gallois, cette passionnée du corps humain et des performances part à Watford, en deuxième division anglaise.

 

Là-bas, on se souvient d’une fille « très agréable », indique Chris Smith, attachée de presse des Hornets. « C’était un atout pour nous sur le terrain, d’où le fait qu’elle ait commencé presque tous les matches. C’était une saison difficile [le club finira 11e, à la dernière place, NDLR], mais elle a joué un rôle énorme », appuie-t-elle. « J’ai vraiment beaucoup aimé le jeu anglais je l’ai trouvé très complet, et j’ai aussi découvert la passion des Anglais pour le foot, surtout la Premier League ! Ça a été formidable, une expérience très enrichissante », explique pour sa part la joueuse, qui sera également impliquée dans des opérations de développement du foot féminin dans la région d’Angoulême, dans les 6 mois à venir.

 

Une mission qui tient «très à cœur» à celle qui est déjà éducatrice des U13 au club. « C’est une fille intelligente, dont le parcours dénote. Ça a aussi été un des aspects quand on l’a recruté. On a un groupe assez jeune, et je pense que sa maturité, son expérience à elle, fait que ça peut être une chose intéressante pour le groupe. Chez elle, il y a aussi cette envie de progression, de découvrir et de voir de gens nouveaux », décrit Jean Paredes. « Ça va être intéressant, c’est un profil qu’on n’a pas forcément et qui va nous renforcer », annonce une autre de ses coéquipières, Gwendoline Djebbar. Dans sa lutte acharnée pour la première partie de tableau, ou même en Coupe de France, l’ASJ Soyaux devra assurément compter sur elle.

 

 

Crédits photos : ASJ Soyaux, Limestone College, Andrew Waller (Photography), Cardiff Metropolitan Facebook.

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