Algarve Cup : Feu d’artifice final

Baisser de rideau ce mercredi 12 mars au Portugal, où la 21e édition de l’Algarve Cup prendra fin avec une grande finale, qui s’annonce somptueuse et spectaculaire, et de « petites » à suivre de très près… Programme à la demande…

 

 

 

Hélas, surtout lorsqu’ils sont télévisés — suivez mon regard — tous les meilleurs tournois ont une fin. Celui de l’Algarve, souvent présenté comme une mini Coupe du Monde amicale, éteindra ses feux aujourd’hui, offrant un bouquet final pour lequel on salive par avance, avec explosions dans le ciel lusitanien de myriades d’étoiles championnes du monde, confrontées à autant de fusées championnes d’Europe…

 

Finale : Allemagne-Japon, ou l’assurance tous risques

 

Les numéros 2 FIFA face aux numéros 3, les reines d’Europe défiant les impératrices du monde. Surtout, deux inoubliables souvenirs entre Allemagne et Japon : le 1/4 de Finale de la CM 2011 où les Nadeshikos avaient sorti les doubles tenantes du titre chez elles après prolongation (1-0), et la finale de l’Algarve 2012 – résumé vidéo, où les coéquipières des « Parisiennes » Linda Bresonik et Annike Krahn étaient venues à bout de leurs adversaires dans le temps additionnel (4-3, avec un triplé de Célia Okoyino da Mbabi, devenue depuis Šašic). Deux matches extraordinaires, dont nous appelons de nos vœux – au niveau qualité de jeu et suspense – une réplique, entre deux équipes qui se connaissent très bien et se respectent énormément, pas moins de cinq Nadeshiko jouant ou ayant joué en Bundesliga.

 

Les Allemandes, emmenées par une Dzsenifer Marozsán de gala et meilleure buteuse de la compétition (avec la Russe Morozova, 3 buts), a survolé son groupe avec trois victoires en autant de matches, écrasant l’Islande (5-0) et la Norvège (3-0), et se débarrassant plus difficilement de la Chine (1-0). À l’arrivée, 9 buts marqués, aucun concédé. Depuis l’Euro remporté l’été dernier (un seul but pris), la Mannschaft a aligné 8 succès d’affilée (Algarve compris), plantant 49 buts contre un malheureux danois ce lundi… 55 à 2, voilà même l’Allemagne depuis le 11 juillet 2013, premier jour de l’Euro…

 

Pas de quoi effrayer les Nadeshiko japonaises, ultime équipe à avoir inscrit 2 buts à Nadine Angerer, en amical et juste avant l’Euro, pour une défaite 2-4. Les Nipponnes ont certes vécu une année 2013 difficile. Mais voilà, à chaque fois que le niveau s’élève et que l’adversaire se fait plus redoutable, elles répondent présentes. L’air de rien, elles vont disputer leur 4e finale sur cinq si l’on additionne CM 2011, JO 2012 et les Algarve 2012, 2013 et 2014. Personne n’a fait mieux… Tombé dans le groupe de la mort au Portugal, les Japonaises en sont sorties vainqueurs. Après avoir résisté aux États-Unis (1-1), elles ont écarté de leur route le Danemark (2-0), et surtout la Suède qui n’avait besoin que d’un nul pour se glisser en finale (2-1). Il y a un mois, je terminais ma présentation-bilan de l’équipe par cette assertion : « Qu’on ne s’y trompe pas : les pétales des Nadeshiko sont loin d’être fanées… » Le printemps s’annonce toujours tôt au pays du soleil levant…

 

 

Suède-Islande en « petite finale »

 

La 3e place du tournoi se jouera entre la Suède qui, après la déception de son Euro à la maison (éliminée en demi par l’Allemagne 0-1), échoue pour la cinquième édition consécutive ( !) à la porte de la finale en Algarve, malgré une superbe victoire de prestige face aux États-Unis (1-0). Les trois dernières années, les coéquipières de la Lyonnaise Lotta Schelin avaient même dû se contenter de la 4e place. Les Islandaises, qui confirment les progrès entrevus à l’Euro, tenteront de maintenir cette mauvaise série en l’état, encouragées par leurs succès face à la Norvège (2-1) et la Chine (1-0).

 

5e et 6e place : Chine prometteuse et étonnant Danemark

 

On l’a déjà écrit ici, la Chine est à la recherche de sa gloire passée des années 90, lorsque Sun Wen brillait au firmament du football féminin. Depuis quelques mois, la sélection semble se refaire une vraie santé, organisée autour d’une défense très hermétique. Ne cédant qu’à dix minutes de la fin face à l’Allemagne (0-1), et dans le temps additionnel sur un csc contre l’Islande (0-1), elles peuvent s’enorgueillir d’avoir défait les vice-championnes d’Europe norvégiennes (1-0)… Les Danoises, elles, aiment les coups d’éclat. Tombeuses des Bleues au dernier Euro, les voilà qui, après deux défaites (Suède 0-2 et Japon 0-1) ont infligé un historique camouflet aux États-Unis (5-3). Sauront-elles renouveler ce festival offensif face à la gardienne chinoise Zhang Yue, fantastique face à l’Allemagne et clairement l’une des révélations du tournoi ?

 

7e et 8e place : Soju ou Coca ?

 

La Corée du Nord, invitée de dernière minute en remplacement de Nord-Irlandaises forfait, ont dominé le groupe C avec trois victoires, 6 buts marqués et un seul encaissé. Logique, leur classement mondial aurait dû les envoyer dans les poules A ou B. Les Nord-Coréennes ne pouvaient rêver mieux que d’affronter pour cette 7e place (impossible de viser plus haut, vu le règlement du tournoi) les numéros un FIFA, les États-Unis… Car oui, aussi invraisemblable que ça paraisse, Tobin Heath (PSG) et Megan Rapinoe (ex-Lyon) ont terminé dernières de leur groupe, sans une seule victoire au compteur et avec deux défaites consécutives, dont une infamante face au Danemark. Cinq buts dans les filets, tout simplement du jamais vu pour la sélection US… Un troisième revers de suite face aux Nord-Coréennes ne serait plus une humiliation, mais un pur désastre national doublé d’un sévère nervous breakdown… Attention aux piments…

 

 

 

9e et 10e place : décevantes contre attendues

 

Retrouver la Norvège, vice-championne d’Europe il y a moins d’un an à ce niveau est une mauvaise surprise, conséquence de ses trois défaites, et que la simple absence de sa jeune perle Caroline Hansen ne saurait expliquer… On n’osera employer ce même terme de « surprise » au sujet de la Russie, tant cette équipe glisse de plus en plus vers les tréfonds du football féminin mondial…

 

11e et 12e place : merci d’avoir participé et accueilli

 

Comme l’an passé, les Portugaises ont pris la quatrième place de leur groupe après avoir débuté par une belle victoire sur… l’Autriche (3-2), qu’elles retrouveront avec pour enjeu d’éviter la « cuillère de bois » chère aux rugbymen. Les Autrichiennes, elles aussi, ne se sont imposées qu’une fois, 3-2 face à la Russie. Pas sûr que Philippe Bergeroo continue à présenter l’Autriche, adversaire de la France aux qualifications à la Coupe du Monde, comme une sélection d’un très bon niveau…

 

 

 

 

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Crédits photos : ussoccer

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