A Tahiti pour les filles, c’est Futsal ou rien

Quand on pense à Tahiti, on n’a pas forcément des images de football en tête. Pourtant, dans cette île de la Polynésie française située en plein océan pacifique, le ballon rond a pris une place importante ces dernières années. Côté féminin en revanche, ce n’est pas encore ça… Privées de football traditionnel, les Tahitiennes doivent se tourner vers le Futsal pour exercer leur passion.

 

 

Exotisme, plage, soleil. Voilà plutôt les mots qui viennent à l’esprit à l’entente du mot Tahiti. Côté sport, on a plus tendance à imaginer les Tahitiens entre deux vagues sur une pirogue, que sur une pelouse un ballon entre les pieds. Mais en regardant de plus près, on se rend compte que Tahiti a un petit faible pour le football. Dans l’ombre des géants océaniens que sont la Nouvelle-Zélande (4,4 millions d’habitants) et l’Australie (24,5 millions), Tahiti ne pèse pas très lourd avec ses 184 000 habitants. C’est donc un exploit retentissant que les Tahitiens réalisent en remportant la Coupe d’Océanie pour la première fois en 2012, profitant du transfert des Australiens en direction de la confédération asiatique notamment.

 

From Vendenheim to Papeete

Voilà pour le contexte, maintenant parlons d’Alsace. Non, ce n’est pas une encyclopédie géographique, c’est juste la vie surprenante de Stéphanie Spielman, qui a passé quatorze années au FC Vendenheim avant de s’envoler pour la Polynésie. Joueuse, puis entraîneure de la réserve et chargée de communication du FCV (aujourd’hui en D2 féminine), celle que tout le monde surnomme Spirou s’est offert le voyage au bout du monde dont tant de personnes rêvent. « J’ai conscience d’être chanceuse, la Polynésie c’est magique » avoue-t-elle, « Vendenheim, c’est ma famille, mais j’avais très envie d’un nouveau challenge, d’une nouvelle culture et de découvrir une nouvelle façon de travailler dans le football. » Forcément, Spirou découvre aussi les inégalités du foot féminin à travers le monde : « Ici, les filles sont obligées de jouer au futsal car plus rien ne leur est proposé. Il y a un semblant de championnat qui se relance, mais les critères de sélection sont mauvais et rendent le championnat très faible. Il y a du travail et on va tenter de faire bouger les choses. »

 

Les filles ne peuvent pas jouer partout dans le monde

Et pour tenter de bouger, Stéphanie lance un projet de crowdfunding. L’idée est simple, rassembler 1 800 € pour permettre aux filles du club de l’AS TE U’I TEFANA d’aller disputer un tournoi à 175 km de chez elles, une sorte de Jeux olympiques du Futsal local ! Composée de nombreuses îles, la Polynésie française rend difficiles les déplacements. Résultat : les locales affrontent quasiment toujours les mêmes adversaires. Une belle opportunité pour cesser de tourner en rond d’après notre Alsacienne, « pour notre club, ça serait l’occasion de rencontrer de nouvelles joueuses. Pour moi, ce sera une aventure humaine extraordinaire. Rencontrer de nouveaux entraîneurs, découvrir le travail qui est fait sur les autres îles.« 

Joueuse d’un côté, Stéphanie est aussi coach de l’autre, auprès des U15 du meilleur club de l’île, l’AS Tefana. Toujours multi-cartes, mais avec la même idée en tête, aider au développement des féminines à Tahiti. « Ils m’ont impressionnée dès les premiers entraînements. C’est un club qui grandit chaque année et je suis fière d’en faire partie. J’ai trois filles dans le groupe, on a pour objectif d’en envoyer deux à l’étranger pour qu’elles puissent continuer à progresser. Le club est en partenariat avec l’AS St-Étienne mais également Houston aux États Unis, où l’une d’entre elles part faire un essai dans quelques semaines.« 

La preuve qu’il n’y a jamais une seule façon de faire évoluer les choses. Alors en attendant de voir des centaines de Tahitiennes tenter l’aventure américaine pour revenir plus fortes, n’hésitez pas à leur montrer votre solidarité. En prime, Stéphanie propose aux généreux donateurs une magnifique carte postale de ce véritable bijoux de la nature, à moins que vous ne préféreriez une bouteille de monoï ou un collier de coquillages ?

 

 

Le chant de la victoire après le succès en Coupe de Tahiti.

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