A Saint-Denis, les mots d’ordre sont ambiance et ambition

Après sa victoire contre l’ES 16e dimanche dernier lors de la quatrième journée des interrégions, le Racing Club de Saint-Denis n’a jamais été aussi proche de la Division 2. Focus sur un club qui ne manque pas d’ambition, et qui se donne les moyens de parvenir au haut niveau

 

 

 

C’est – selon le site officiel du club – lors d’une partie de belote que naît l’idée de créer le club. Chose dite, chose faite, le Racing Club de Saint-Denis fait son apparition début 1984. C’est alors un club masculin, créé et dirigé par plusieurs amis antillais. C’est dix ans plus tard, en 1994, que la section féminine fait son apparition. Après 21 ans de hauts et bas, la voici désormais aux portes de la D2…

 

Des origines à aujourd’hui

Depuis sa création en 1984 à la demande de jeunes filles et joueuses désirant évoluer dans une « vraie équipe », la section féminine du RC Saint-Denis monte petit à petit les échelons vers le haut niveau. Dès sa première saison, tout en bas de l’échelle, Saint-Denis remporte la Coupe de Seine-Saint-Denis et obtient la montée en PH. Au gré des montées, le club continue sa route, et est déjà passé proche de jouer les interrégions, une performance difficile dans une DH francilienne très relevée. Après une bonne saison en 2012-2013, le club passe proche de la relégation l’année dernière et se sauve lors de la dernière journée. « Tout a mal commencé cette saison-là, même si nous avions de bonnes joueuses, et nous nous sommes retrouvées à jouer notre peau à chaque match. Nous n’avons pas trop compris… » confie Paul Mert, le président du club.

Aujourd’hui, le club a évolué, non seulement au niveau de l’équipe A, mais également chez les jeunes. La formation est un axe important de la politique du club qui cherche à pérenniser sa place dans le paysage footballistique dyonisien et français. Les soirs d’entraînement au stade municipal Auguste Delaune (et terrains attenants), vous pouvez observer les entraînements des jeunes, des U6 (oui, il y en a !) aux U19. Et quand les A ont un match, comme mercredi dernier en demi-finale de la Coupe de Seine-Saint-Denis (remportée 9-0 face à Blanc Mesnil), des jeunes restent après leur entraînement pour encourager leurs aînées (attention aux tympans !) et continuer à apprendre. A tous les matches, que ce soit à domicile ou à l’extérieur, l’ambiance est présente. Tout le monde le dit, Saint-Denis est un club familial, et ne veut pas perdre cet aspect malgré les bons résultats.

Le tournant : l’été 2014

Après avoir frôlé la relégation la saison dernière, le RC Saint-Denis embauche à l’intersaison Eric Akoun, un ancien footballeur professionnel devenu entraîneur. Akoun a de l’expérience : les interrégions, il connait puisqu’il avait permis à Herblay d’accéder à la D2 il y 3 ans. La D2, il connait, puisqu’il avait permis à Herblay de terminer à la 8e place de son groupe la saison suivante. La D1, il connait aussi, puisqu’il a été entraîneur-adjoint à Vendenheim. Bref, Eric Akoun a de l’expérience, mais surtout, il fédère. Paul Mert résume en quelques mots l’apport d’Eric Akoun, un sentiment d’ailleurs partagé par toutes les personnes du club ou parents de joueuses rencontrés, chez qui le nouvel entraîneur dyonisien fait l’unanimité : « Eric a apporté du professionnalisme, de la discipline et du sérieux. L’équipe a gardé son esprit familial, mais Eric a recruté plusieurs joueuses de bon niveau qui ont permis à l’équipe d’être là où elle en et aujourd’hui ».

Consécutivement à son arrivée, une dizaine de joueuses a rejoint le club à l’intersaison. Parmi elles, Ludivine Plumber suit un entraîneur qu’elle connait bien, sous les ordres duquel elle évoluait l’année dernière au Racing Colombes, mais également à Herblay. Joueuse-clé de l’effectif dyonisien cette année, « Lulu » est d’ailleurs celle qui avait marqué le but de la montée pour Herblay en 2012. Aujourd’hui, si Saint-Denis est aux portes de la D2, c’est aussi grâce à elle et ses buts décisifs. On pense notamment à celui inscrit en fin de match contre Boulogne lors de la 2e journée des interrégions, ou celui de l’égalisation contre l’ES 16e la semaine dernière.

 
Une saison record

Un an environ après avoir frôlé la relégation, voilà Saint-Denis quasiment en D2. Les changements et améliorations apportés à l’intersaison n’ont pas tardé à porter leurs fruits. Dans sa poule de DH, Saint-Denis a terminé invaincu, s’ouvrant ainsi les portes du championnat interrégion, puis a remporté la « finale » face à l’ES 16, vainqueur de l’autre poule de la DH Île de France. Un championnat où les joueuses d’Eric Akoun retrouvent finalement l’ES 16, repêché après appel et qui a donc remplacé Gonfreville dont le championnat s’est terminé trop tard. La montée pour la D2, dès le départ, doit se jouer entre les deux clubs franciliens, qui se quittent sur un match nul (1-1) lors de la première journée. L’ES 16 prend un léger avantage en marquant un but de plus lors de la 2e journée, mais Saint-Denis va s’imposer à Caen 2-7 lors de la 3e journée et reprend l’avantage de la différence de buts.

 

La « finale » se jouait donc dimanche dernier au Stade Carpentier, dans le 13e arrondissement de Paris. Après un début de match à sens unique en faveur de Stéphanie Mugneret-Béghé (42 ans, 115 sélections en équipe de France) et de ses joueuses qui prenaient logiquement l’avantage rapidement par l’intermédiaire d’Eloïse Beaufils (7′), Ludivine Plumber, qui avait débuté la rencontre sur le banc, entrait rapidement en jeu du côté de Saint-Denis. Alors que la physionomie du match avait changé, les Dyonisiennes comme souvent en mode « diesel » étant entrées dans leur match, Plumber égalisait à la demi-heure de jeu, remettant son équipe en pôle pour la montée. Alors que l’on se dirigeait vers un nouveau match nul entre les deux équipes, l’ex-Murétaine Sabrina Loukombo, rentrée « à la maison » après la relégation en D2 à l’issue de la saison dernière, inscrivait dans le temps additionnel un but magnifique permettant à Saint-Denis de remporter -logiquement- la « finale ».

Les Dyonisiennes chercheront à valider la montée en D2 cet après-midi face à Boulogne avant de recevoir Caen lors de la dernière journée. Mais entre ces deux matches, en forme de cerise sur le gâteau, Saint-Denis jouera la finale de la Coupe de Seine-Saint-Denis mercredi, parce que depuis plusieurs semaines, le club enchaîne les matches en milieu et fin de semaine. Avec efficacité, toujours avec sérieux, toujours dans la bonne humeur !

 

Crédit photos : RC Saint-Denis

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