À Dijon, c’est sport-études ou rien pour les filles

Le DFCO accueille les filles depuis cinq ans au sein d’une section sportive dédiée. Mais à la rentrée prochaine, les dirigeants l’ont annoncé : les filles qui veulent continuer doivent rejoindre la classe de sport-études. Une option que regrettent les joueuses et leurs parents, alors que certaines voudraient pouvoir continuer le foot comme un simple loisir, comme les garçons !

 

 

 

 

Pas facile de trouver un club partout quand on est une fille. Le club de Dijon, qui s’était pourtant investi pour accueillir les filles très largement, le montre. Dès la rentrée prochaine en effet, seules les filles douées pour le football pourront continuer au club. Les autres devront chercher ailleurs, dans des structures avec moins d’ambition.

« À la réunion de rentrée en octobre dernier, on nous a dit très sèchement : l’an prochain, seules les filles qui rejoindront la section sportive (sport-études) au collège des Lentillères pourront continuer avec nous », rapporte Christine Menin, maman de Lisa, licenciée depuis trois ans au club. « Je n’ai pas envie de changer de collège, j’ai toutes mes copines dans le mien, et pour moi le foot est un loisir », regrette l’adolescente de 14 ans. Pour elle, le foot est pourtant une véritable passion. « Elle ne rate pas un entraînement », jure sa maman. « Mais c’est un loisir, je ne veux pas en faire mon métier », complète Lisa.

 

Des entraînements moins réguliers pour les filles

 « C’est idiot », tranche carrément une autre maman, dont la fille préfère qu’elle cache son nom pour ne pas avoir de problèmes avec le club. « Ma fille est passionnée, mais pour nous en termes d’organisation, changer de collège c’est compliqué ». Pour elle, c’est surtout le signe que les filles ne sont pas traitées d’égale à égale avec les garçons. Elle raconte qu’à la création de la section sportive, l’éducateur était très impliqué, mais qu’au fil des années, le club s’est désintéressé. « Nos entraînements sont souvent annulés, alors que mon frère qui joue lui aussi au DFCO n’a pas ce problème-là », regrette aussi Lisa Menin. Après des mois à se dire qu’elle allait arrêter, lassée de se sentir rejetée et de l’ambiance un peu tendue, elle pense rejoindre le club de l’université des Ducs de Bourgogne. Le club de Talant FC pense aussi à ouvrir une section pour les U14 et U15 l’an prochain. Des niveaux qui manquent d’équipes actuellement en Côte d’Or.

 

« Si une fille veut jouer en loisir, le DFCO n’est pas fait pour elle »

Pas de problèmes pourtant pour le club, qui laisse partir ces filles dégoûtées. « Je comprends que les filles soient déçues, mais elles pourront jouer ailleurs », propose Kévin Mougeot, le responsable du secteur pré-formation du club et responsable de la section sportive du collège des Lentillères. Il défend la nouvelle politique du DFCO. « Si une fille veut jouer en loisir, le DFCO n’est pas fait pour elle : nous voulons nous développer vers l’élitisme, en emmenant notre équipe première en D1, et y rester en développant pour cela une formation de qualité » Les filles qui pourront rester l’an prochain seront donc choisies sur des critères à la fois « sportif et scolaire ». Une injustice ? Un manque de moyens ? Le chemin vers un vrai football au féminin ? « Nous avions trois équipes de filles mais seulement deux éducateurs, la troisième était prise en charge par une maman bénévole ».  Le club veut supprimer cette équipe pour « prendre une nouvelle tournure », mais assure que les filles qui ne pourraient pas s’inscrire ailleurs à cause de problèmes de déplacements pourront éventuellement rester. Pas sûr qu’elles en aient l’envie après cette saison sous tension.

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