A Albi, l’orage est passé

Après avoir presque validé son maintien lors de la dernière journée face à Guingamp, les joueuses et l’entraîneur d’Albi sont revenues sur des semaines à tension mais finalement heureuse, et qui les verra disputer une fin de saison «libérées», et ce dès ce dimanche face au PSG.

 

 

 

 

 

Une saison de football est souvent longue et tumultueuse. Pour Albi, cet exercice 2016-2017 en est plus que jamais la preuve. « J’ai l’impression que c’est une autre saison qui se joue, tout a changé », ose même Manon Rouzies, la vice-capitaine de l’effectif tarnais, qui prévient : « On n’est pas encore sauvées parce que mathématiquement ce n’est pas encore fait. Mais on a un pied et quatre orteils en D1 oui ». C’est tout de même beaucoup plus que lorsqu’on avait laissé les Albigeoises, début février dernier, sur une nouvelle défaite rageante face à l’OM (1-3). A l’époque, Albi se faisait encore beaucoup de soucis pour son maintien… Larguée en début de championnat puis sur une pente sinueuse mais ascendante depuis quelques mois, l’ASPTT vient d’enchaîner deux victoires de suite, et ainsi de passer à la 8e place, avec 8 points d’avance sur Bordeaux.

Une mi-temps qui fait basculer la saison

La dernière face à Guingamp (2-1) vient confirmer ce regain de forme. Et comme bien souvent dans ce sport régi par les détails et les incertitudes, tout s’est joué…. au cours d’une mi-temps. De l’aveu de plusieurs joueuses, le quart-d’heure de pause à Bordeaux, où les Rouge et Or étaient menées (0-1), et alors virtuellement reléguées, a tout changé. « Même le président (Bernard Espié) m’a posé la question, se rappelle Adolphe Ogouyon. Ce qu’il s’est passé ? J’ai fait mon devoir de coach, qui est de dire les choses comme elles sont et de rassurer les filles ». « Le coach nous a dit que c’était aujourd’hui qu’on allait renverser la situation, ce qu’on avait jamais fait depuis son arrivée au club (à l’été 2015, NDLR), éclaire Rouzies. Il était convaincu, il a eu une illumination peut-être (rires), mais il y croyait. Nous, après le discours du coach, forcément, on était surmotivées ! On savait qu’en cas de défaite on irait en D2 donc en deuxième mi-temps on est allées chercher la victoire».

Albi a effectivement planté deux buts victorieux qui lui ont fait grand bien. « Ensuite, on était plus confiantes par rapport à notre futur », explique la capitaine albigeoise, Anais Arcambal. Débarquée cet hiver de Nîmes, Laurie Saulnier décrypte pour sa part : « Quand je suis arrivée, le groupe était fatigué, elles n’ont pas eu beaucoup de vacances à Noël et ça a pesé sur le groupe en terme de fatigue. Elles avaient du mal à récupérer. Puis on est arrivée avec Milica (Mijatovic), il y a eu des retours de blessure (celle de Pilar Khoury notamment, NDLR)… et la victoire contre Metz (0-1, grâce à un but à la 92e de Khoury justement) a instauré une nouvelle dynamique dans le groupe ». Si pour l’entraîneur, c’est la courte victoire face à Saint-Etienne (0-1), deux journées plus tard, qui a tout changé, il est d’accord avec son attaquante, qui dit : « Amener un peu de concurrence à certaines filles, ça les a boostées un peu… (sourire) ».

 

Une attaque retrouvée

Amorphes offensivement en première partie de saison, Albi s’est repris depuis en inscrivant sept buts lors de ses sept derniers matches. Tout en se défendant face à Lyon (0-5), ainsi qu’à Montpellier (0-1), vainqueur dans la douleur, sur penalty. Adolphe Ogouyon reconnaît aussi qu’il a changé ses façons de motiver ses joueuses en cours de saison : « Je me suis surtout servi de l’expérience face au PSG à l’aller, qui gagnait 1-0 chez nous à la mi-temps. J’ai été très virulent à la pause et au final on s’en est pris trois derrière. Les filles ont lâché le match parce que, mentalement, je les avais enfoncées au lieu de les valoriser. J’ai donc fait le contraire à Bordeaux ».

Et le Nantais de racine d’embrayer : « En ce moment, je travaille beaucoup sur la confiance individuelle et dans le groupe. L’année dernière quand je leur montrais des vidéos de gestes et d’actions réussies, je leur passais des vidéos du Barça. Ces dernières semaines, j’ai fait un montage de vidéos d’elles, des enchainements qu’elles ont réussis. Comme ce deuxième but à Bordeaux où le ballon part de la gardienne, et fini au fond des buts sans qu’aucune joueuse adverse ne parvienne à toucher le ballon ! Ou notre but à Marseille et la grosse occasion qu’elles ont eue à Montpellier. J’en ai fait un montage de deux minutes en leur disant, «vous voyez, c’est vous !». Et ça a l’air de prendre».

Du coup, Albi pense déjà à l’avenir…

« C’est sûr qu’après la victoire en Bretagne, le groupe est satisfait et soulagé, approuve Anais Arcambal. On s’est dit qu’on allait rien lâcher d’ici à la fin de la saison pour grappiller des points voire même quelques places afin de finir le plus haut possible en championnat ». Albi a retrouvé l’ambition, alors que le match retour face au PSG approche, sans appréhension par rapport aux évènements du match aller, qu’Albi a fini par gagner sur tapis vert. Tout cela avant un derby face à Rodez, que les joueuses auront à cœur de remporter pour leur dernière apparition de la saison face à leur public : « Il y a du monde tous les week-ends c’est un plaisir et on se sent soutenues. Cette saison ça n’a pas été très simple, mais c’est une aide précieuse », dixit Rouzies.

Albi a déjà assuré l’essentiel et peut savourer une fin de saison plus apaisée. « Il faut déjà se contenter de la quatrième saison en D1 d’Albi et s’en réjouir », explique Ogouyon, qui se verrait bien rester encore une saison au club. « Il faut demander au président », répond-il en souriant. Mais déjà avec l’idée de profiter de l’intersaison pour renforcer l’effectif. Mijatovic restera probablement, tandis que Saulnier se donnera le temps d’étudier la question. Et de profiter des semaines de sérénité qui la sépare, avec le reste de l’effectif, d’une nouvelle épopée.

 

 

Crédit photos : INEONE et Vincent CERE

blender bitcoin bitcoin mixer bitcoin blender blender io cryptomixer